
AUTRICE DE L’ARTICLE
Manon CANINO – ASV, unité de chirurgie
L’eau contenue dans le corps représente 60 % du poids vif de l’animal. Les deux tiers de cette eau se trouvent dans le milieu intracellulaire. Le tiers restant est dans le milieu extracellulaire.
La quantité peut varier selon :
– animaux émaciés
– animaux jeunes (<3mois)
– femelles gestantes

La perte de fluide corporel :
L’animal sain maintient son hydratation grâce à son métabolisme, en s’abreuvant et en se nourrissant (70% d’eau dans la nourriture en conserve contre <10% d’eau dans les croquettes).
Lorsque l’animal est malade, il aura tendance à moins boire et moins se nourrir. Également, selon sa pathologie, il aura des pertes importantes, qui sont donc à prendre en compte.

Reconnaitre les signes cliniques de déshydratation :
Déshydratation = diminution de la quantité d’eau dans les tissus interstitiels et intracellulaires.

L’animal en choc :
Etat de Choc = Défaillance circulatoire aiguë aboutissant à l’incapacité de l’organisme à délivrer suffisamment d’oxygène aux tissus (c’est-à-dire que le sang ne délivre plus assez d’oxygène aux tissus → souffrance des tissus →défaillance des organes → peut aboutir au décès).

Types de choc :
– Hypovolémie (perte en volume de sang)
– Distributif (diminution de l’extraction tissulaire en oxygène)
– Obstructif (mauvaise circulation du sang)
– Cardiogénique (diminution des flux d’éjection cardiaque)
– Hypoxémie (faible apport d’oxygène dans le sang)
– Métabolique (Hypoglycémie)
L’utilisation de la fluidothérapie :
La fluidothérapie regroupe tous les traitements qui visent à rétablir le statut volumique, à corriger la déshydratation ou les déséquilibres électrolytiques afin de s’assurer que les besoins cellulaires soient couverts. Comme il existe plusieurs types de fluides, il est indispensable d’en connaître les propriétés pour choisir le plus adapté à chaque circonstance. Des conditions spécifiques, telles que l’anesthésie et les troubles digestifs, demandent un ajustement particulier du protocole.
Les différents types de solutés les plus utilisés :

Perfusions complémentées :
- Glucose 5% : patient en hypoglycémie (glycémie trop basse (inférieure à 0,7 g/L)
- Potassium : patient en hypokaliémie (=déficit des stocks de potassium corporels totaux)
Calculer le besoin :
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La formule couramment admise pour le calcul de la couverture des besoins, sur un animal sain (qui boit et se nourrit seul) est celle de 2ml/Kg/h.
Cette formule doit être appliqué avec le vétérinaire en charge du cas.
Cas particuliers :
- Patient pédiatrique (chiots et chatons) : Fluide = 70 à 75% du poids
- Patient obèse et âgé : Fluide = 50% du poids
- Patient insuffisant rénal : Risque de surcharge, à adapter
(Il faudrait dans l’idéal placer une sonde urinaire pour le calcul des pertes)
Gérer la fluidothérapie en hospitalisation ;
- Mesurer les productions (tube naso-gastrique, drains Jackson Pratt, drains thoraciques, etc.)
- Peser le patient tous les jours (voir 2 fois par jour si indication)
- Quantifier la nourriture et l’eau ingérés par le patient (noter sur la fiche d’hospitalisation)
- Adapter le débit de perfusion en fonction des besoins de l’animal (calcul du besoin)
- Vérifier l’état du cathéter tous les jours à l’aide de sérum physiologique (changer si doute sur le passage du sérum en voie veineuse ou si risque d’infection du site)
Gérer la fluidothérapie en chirurgie :
La fluidothérapie peropératoire a pour rôle principal de maintenir le volume circulant et le débit cardiaque. Il peut être ajusté en fonction de l’état de santé de l’animal et en fonction de l’intervention chirurgicale. En effet, sur un patient qui perd une quantité plus importante de sang sur une opération, le débit de perfusion sera donc à adapter (par exemple sous forme de bolus).
Sur un animal sain :
Débit de perfusion CN (5ml/kg/h), CT (3 à 5ml/kg/h)
⚠ Sauf contre-indication (exemple : animal cardiaque)
Le rôle de l’ASV, durant l’anesthésie, est donc une vérification du maintien de cette perfusion à un débit adapté ainsi qu’une surveillance des constantes vitales :
- ECG (fréquence cardiaque)
- PA (pression artérielle)
- Sp02 (niveau d’oxygène dans le sang)
- FR (fréquence respiratoire)
⚠Surveillance de la déshydratation lors des réveils longs
Conclusion :
En conclusion, la fluidothérapie est essentielle en médecine vétérinaire pour traiter la déshydratation, le choc ou encore le maintien de l’hydratation en hospitalisation et en chirurgie. Comprendre les bases de la fluidothérapie est crucial pour les professionnels de santé, car elle joue un rôle vital dans la stabilisation du patient.
Sources :
- Le point vétérinaire
- Formation en interne (OnlyVet) du Dr BONDONNY